Dans son avis rendu le 16 octobre 2025 sur les orientations stratégiques d’ASF, le CSE Central dénonce la montée en puissance d’une polyvalence qui devient la norme dans de nombreux métiers. Présentée comme une réponse « agile » à la baisse des effectifs et à la rationalisation des services, cette polyvalence se traduit concrètement par un élargissement des missions, une augmentation de la charge de travail et une pression accrue sur les salariés.
La CFDT rappelle que l’évaluation de la charge de travail doit être systématique lorsque les missions évoluent. Or, sur le terrain, les équipes font face à des cumul de fonctions et des changements constants de périmètres, sans moyens ni revalorisations supplémentaires.
Cette situation n’épargne aucun service : qu’il s’agisse de la viabilité, du péage ou de la relation client, la mutualisation des ressources se fait au prix d’une fatigue croissante et d’une perte de sens. Au-delà de l’impact organisationnel, cette logique de flexibilité généralisée interroge sur le plan humain. Les représentants du personnel soulignent que la polyvalence forcée fragilise les collectifs, accroît les risques psychosociaux et dégrade la qualité du service rendu.
Le CSE Central ASF demande que cette évolution soit encadrée et négociée avec les organisations syndicales, qu’un retour d’expérience global soit réalisé, et que des mesures d’impact sur la santé mentale soient mises en place sans délai. Car si la transformation de l’entreprise est inévitable, elle ne peut se faire au détriment des salariés.
Pour la CFDT, la polyvalence ne doit pas être un outil d’usure, mais un choix accompagné, valorisé et respectueux des limites professionnelles.